L’étude PISA 2019 de l’OCDE sur le niveau d’éducation des jeunes comportait une évaluation des objectifs professionnels des jeunes de 15 ans dans l’ensemble des pays concernés par l’enquête.
Une comparaison peut être faite entre deux générations : quelles professions les adolescents qui avaient 15 ans en 2000 imaginaient-ils, et quelles carrières ceux qui ont eu 15 ans en 2018 imaginent-ils? L’enquête est une surprise à double tranchant. Premièrement, les emplois envisagés n’ont pas fondamentalement changé au cours des 18 dernières années. Deuxièmement, la majorité de ces emplois ne sont pas « jeunes ».
Médecin ou professeur pour les filles, ingénieur ou manager pour les garçons.
Eduquer ou soigner ! Dans chaque génération qui suit, les filles affichent une incroyable régularité dans leurs objectifs de carrière. En 2000, les filles aspirent toujours à devenir médecins (11 % en 2000, 15,6 % en 2018) ou à devenir enseignantes (11 % en 2000 et 9,4 % en 2018).
Les garçons sont un peu plus flexibles. En 2000, ils se voyaient pour la première fois PDG ou directeur d’entreprise (6,8 % d’entre eux) ou ingénieur travaillant dans les télécoms ou l’informatique (6,1 %). En 2018, ils pensent à devenir des managers/chefs d’entreprise (6,7 %) mais c’est surtout le rôle d’ingénieur (7,7 %) qui les passionne.
Le métier d’ingénieur dans les télécoms ou l’informatique reste cependant très apprécié, 4ème de la liste (5,5 % des hommes en 2018) cependant, il n’est définitivement pas dans l’horizon professionnel des jeunes filles d’autrefois comme aujourd’hui.
Des professions classiques qui ont résisté à l’épreuve du temps
L’enquête de l’OCDE révèle un paradoxe massif. Les jeunes de la génération « numérique » (dans la vraie vie, ceux qui avaient 15 ans en 2018 et quitteront l’école secondaire dans quelques mois seulement) rêvent de travailler dans les postes traditionnels du marché.
Si les experts de l’OCDE s’attendaient sans doute à voir se développer largement des carrières telles que celles de graphiste, de codeur, de technicien informatique ou encore de programmeur, de concepteur d’applications et de créateur de jeux vidéo… un peu moins de la moitié des garçons (47 %) et un peu plus de la moitié des femmes (53 %) s’imaginent, à l’âge de 30 ans, travailler dans l’une des professions les plus traditionnelles qui soient.
En particulier, dans la dizaine de professions que compte cette liste, la situation n’a pas beaucoup changé par rapport à une enquête similaire menée en 2000. Cette liste a peu changé depuis la même enquête réalisée en 2000. Ainsi, 6 % des garçons et 16 % des filles se considèrent comme des médecins, 5 % des garçons sont enseignants, 10 % des filles sont entrepreneurs et 77 % des garçons et 6 % des filles sont entrepreneurs…
Il convient de noter que 5 % des adolescents se voient comme des infirmiers ou travaillent dans le domaine juridique, tandis que 88 % des garçons veulent devenir ingénieurs, et 5 % cependant, tous s’intéressent davantage aux technologies émergentes.
S’exprimant au Forum économique mondial de Davos, Andreas Schleicher, directeur de l’éducation et des compétences à l’OCDE, a déclaré : « Il est inquiétant de constater qu’un nombre croissant de jeunes choisissent leur carrière parmi une liste de professions traditionnelles les plus populaires, comme professeur astronaute, avocat, juriste ou chef d’entreprise.
L’enquête suggère que de nombreux adolescents ne connaissent pas ou ne sont pas au courant des nouveaux types d’emplois qui gagnent du terrain, notamment en raison de la révolution numérique de l’économie. »
Les carrières qui font rêver les filles
Cependant, certains métiers ne sont pas aussi populaires et ne figurent pas dans le top 10 des métiers que les filles aimeraient exercer : coiffeur (10e métier auquel on pensait en 2000) secrétaire (9e en 2000) et même journaliste (8e métier qui faisait partie de la liste des métiers de 2000) ne font donc plus partie des objectifs professionnels des filles. Cependant, à l’inverse, les carrières professionnelles telles que designer et architecte ont gagné en popularité au cours de l’année 2018.
Les carrières qui donnent envie aux garçons
Pour les garçons, en revanche, les métiers qu’ils imaginent sont exactement les mêmes qu’en 2000 ! Seule différence, la hiérarchie de la profession médicale, qui était classée quatrième en 2000, est désormais classée troisième en 2018 et celle d’un policier qui était placée 10e en 2000, est passée au 7e rang par rapport à la profession d’avocat (classée 7e en 2000). Mais que ce soit les garçons ou les filles les représentations des métiers restent » genrées » dans le cerveau des ados d’hier et d’aujourd’hui !