Le Havre AC, l’un des clubs historiques du football français, a traversé de nombreux hauts et bas au fil des décennies. Après avoir évolué entre Ligue 1 et Ligue 2, le club a su se relever à plusieurs reprises, affrontant défis sportifs et économiques. La période récente, marquée par une ascension en Ligue 1 après plusieurs années d’absence, témoigne de la résilience et de l’ambition du club normand.
Le Havre AC : Mythe et réalité autour de sa fondation
Surnommé « le club doyen du football français », Le Havre Athletic Club (HAC) revendique une fondation en 1872, une date largement relayée dans les médias et par le club lui-même. Pourtant, les recherches historiques démontrent que cette date relève davantage de la légende que d’une réalité avérée.
Une confusion historique
Si un « Football Club havrais » a bien existé entre 1872 et 1882, il ne pratiquait pas le football moderne, mais un sport hybride proche du rugby, appelé « combinaison ». La seule mention d’un match en 1872 au Havre provient d’un article du Journal du Havre de 1873, relatant une rencontre entre marins britanniques et des Anglo-Havrais. Cependant, un journal anglais, The Hampshire Advertiser, décrit ce match comme une forme de rugby à douze joueurs.
Le club omnisports du Havre Athletic Club a été officiellement fondé en 1884 par Jeffery Edward Orlebar, pasteur de la British Episcopal Church du Havre, avec d’anciens membres du FC havrais. Mais ce n’est qu’en 1894 que sa section football voit le jour, validée par un document officiel du 25 avril de la même année.
Un mythe entretenu
Malgré ces éléments historiques, la date de 1872 s’est imposée dès les années 1950 dans la communication du HAC. En 1952, un livre officiel célèbre ses « 80 ans », et le logo du club intègre 1872 dans les années 1990. En 2008, cette date devient même un argument marketing avec une ligne de vêtements baptisée HAC1872.
Paradoxalement, les propres archives du club indiquaient déjà en 1972 que le football n’avait réellement débuté qu’en 1894. En réalité, le premier club français encore en activité ayant pratiqué le football dès sa création est le Standard Athletic Club, fondé en 1892.
Un flou historique persistant
Depuis les années 1980, plusieurs historiens, dont Alfred Wahl et Pascal Charitas, ont mis en lumière cette confusion. Charitas souligne en 2011 que l’histoire du HAC doit être relativisée, car sa pratique initiale n’était ni tout à fait du football ni totalement du rugby.
Malgré ces recherches, le HAC continue d’entretenir la date de 1872, célébrant en 2022 ses « 150 ans ». Une belle histoire qui, bien qu’éloignée des faits, reste ancrée dans l’identité du club.
Les débuts triomphants du Havre AC dans le football français
Alors que le football se développe en France, Le Havre AC lance officiellement sa section en 1894, en même temps que d’autres clubs havrais comme l’Union Sportive du Lycée ou le Blue Star. Le premier match recensé des Havrais a lieu en décembre 1894, et leur plus ancienne victoire connue remonte au 2 février 1895, avec un succès 5-0 contre Blue Star.
Une ascension rapide
À ses débuts, le HAC dispose d’installations sommaires : une cabane en bois en guise de vestiaire et un terrain entretenu par ses membres. Pourtant, avec ses 100 licenciés, il devient rapidement le plus grand club français en nombre d’adhérents et l’un des plus compétitifs du pays. En 1896, les Havrais battent le Standard Athletic Club (4-0), champion de France en titre. Privé de ses joueurs britanniques en finale de la Coupe Manier 1897, le club s’incline contre le Club Français (3-5).
En 1899, Le Havre est sacré champion de France sans disputer de match, son seul adversaire en province, l’Iris Club lillois, déclarant forfait. Le Club Français, refusant d’affronter un adversaire qualifié d’office, abandonne à son tour. L’USFSA confirme alors le HAC comme champion. L’année suivante, le club remporte son deuxième titre en battant l’US Tourcoing (4-1) puis le Club Français (1-0).
Succès et tensions internes
Le HAC s’impose aussi à l’international en remportant en 1900 le Challenge du Nord contre le Club Français (3-2 après prolongation), un événement marquant pour la ville. Toutefois, en 1901, après avoir éliminé le FC Rouen et l’Iris Club lillois, Le Havre s’incline en finale du championnat face au Standard AC (0-0, puis 1-6 au retour).
Ces succès provoquent des tensions au sein du club, où le rugby et le football cohabitent sur le même terrain. Mécontents, plusieurs joueurs quittent le HAC pour fonder Le Havre Sports. L’usure physique due à la pratique simultanée de plusieurs disciplines pousse à une réorganisation. Le 12 mai 1905, le club accorde l’autonomie de ses sections sportives et crée officiellement le Havre AC Football Association, avec Albert Schadegg à sa présidence.
Une rivalité naissante avec le FC Rouen
Victime de son succès, le HAC voit son effectif exploser et doit multiplier les terrains d’entraînement à travers la ville. Le club fournit aussi plusieurs joueurs au 129ᵉ régiment d’infanterie, sacré champion de France militaire. Sur le plan régional, il domine les premières années du championnat normand, où une rivalité se forme avec le FC Rouen, alternant périodes de suprématie entre les deux clubs.
Ainsi, à l’aube du XXᵉ siècle, Le Havre AC s’impose comme une référence du football français, malgré des turbulences internes et une concurrence grandissante.
Le Havre AC face à la guerre : sacrifices et exploits sportifs
La Première Guerre mondiale bouleverse la vie du Havre AC. Ses joueurs sont dispersés dans les régiments et le club paie un lourd tribut au conflit, avec cinquante morts sur le champ de bataille.
La naissance du Stade de la Cavée Verte
En 1914, le président Albert Schadegg acquiert la propriété Dollfus, dotée d’un petit terrain de football privé. Avec l’aide des alliés anglais et belges, les membres du club la transforment en véritable stade : le Stade de la Cavée Verte. Malgré le contexte, le HAC continue de jouer, profitant de la présence de joueurs professionnels anglais stationnés au Havre pour affronter un football de haut niveau. Avec l’appui de ses joueurs suisses et de jeunes non encore mobilisés, le club parvient en finale de la Coupe Nationale en 1915 (équivalent du championnat de France) et en demi-finale de la Coupe des Alliés en 1916.
Une équipe toujours compétitive
Lors de la saison 1917-1918, le HAC remporte la Coupe de Pâques et surtout la Coupe Nationale, s’imposant 4-1 en finale contre le GS des Terreaux de Lyon. L’année suivante, l’effervescence gagne la ville lorsque le club atteint une nouvelle fois la finale de la Coupe Nationale, disputée au Havre pour l’inauguration officielle du Stade de la Cavée Verte. Devant son public, le HAC bat l’Olympique de Marseille (4-1), confirmant son statut parmi les meilleures équipes françaises.
Toutefois, cette victoire ne suffit pas à asseoir définitivement son hégémonie : depuis 1918, la Coupe Charles Simon (future Coupe de France) devient la compétition majeure du football français, mais le HAC n’y participe pas encore.
Ainsi, malgré les ravages de la guerre, le Havre AC parvient à se reconstruire et à briller sur la scène nationale, tout en posant les bases de son futur développement avec son nouveau stade.
Les premiers exploits du HAC en Coupe de France
Le Havre AC fait ses débuts en Coupe de France lors de la troisième édition, en 1919-1920. Grâce à ses internationaux, le club figure parmi les favoris de la compétition. Son parcours est impressionnant : après avoir éliminé le Stade Havrais, le Stade Français sur le score de 2-1, le SGPM Caen avec une large victoire 6-0, le FEC Levallois 2-1 et l’USA Clichy 3-2, le HAC atteint les demi-finales. Dans cette avant-dernière étape, il s’impose face à l’AS Cannes sur le score de 2-0 et décroche ainsi sa place en finale.
Le 11 avril 1920, au stade Bergeyre, devant 7 000 spectateurs, le club havrais affronte le CA Paris. Privé de son capitaine Albert Rénier ainsi que de plusieurs titulaires, le HAC parvient néanmoins à prendre l’avantage grâce à un but d’Alfred Thorel. Mais en seconde période, les Parisiens renversent la situation et s’imposent finalement 2-1. Malgré cette défaite, les Havrais se consolent en remportant le titre de champion de Normandie unifié, battant en finale le SM Caen.
Domination régionale et frustrations nationales
Tout au long des années 1920, le HAC règne sur le football normand, remportant presque chaque année le championnat de Haute-Normandie avant d’affronter le champion de Basse-Normandie en finale. Les derbys face au FC Rouen deviennent des rendez-vous incontournables, renforçant la rivalité entre les deux clubs.
En 1923, malgré une domination sans partage en championnat, le HAC connaît une désillusion en Coupe de France, éliminé en huitième de finale par le Stade Rennais. Il faut attendre l’année suivante pour voir le club réaliser une nouvelle belle épopée dans la compétition. Cette fois, les Havrais parviennent à éliminer notamment le SC Nîmes et l’Olympique de Paris. En demi-finale, ils affrontent le FC Cette et doivent s’y reprendre à trois reprises. Le premier match, joué à Paris, se solde par un match nul 1-1. La seconde rencontre, disputée à Toulouse, se termine sur le même score. Il faut alors un troisième match, organisé au Stade Pershing devant 30 000 spectateurs, pour départager les deux équipes. Le HAC s’incline finalement 2-0, voyant ainsi s’envoler ses espoirs de finale.
La montée en puissance du FC Rouen
Cette longue campagne en Coupe pèse sur les performances du HAC en championnat de Normandie. Si le club domine la phase aller, la fatigue accumulée entraîne une baisse de régime en fin de saison. Lors de la dernière journée, un match décisif face au FC Rouen se joue au stade de la Cavée Verte. Après une rencontre très disputée, les Rouennais s’imposent 2-1 et décrochent ainsi leur premier titre d’après-guerre.
Malgré ses succès en Normandie, le HAC peine encore à franchir un cap au niveau national. Toutefois, sa régularité et ses ambitions laissent entrevoir de nouveaux défis pour les années à venir.
L’entrée du HAC dans le football professionnel
Le Havre AC s’engage dans le championnat régional, la division d’honneur de Normandie, où il trouve en le FC Rouen son principal rival. Entre 1920 et 1933, ces deux clubs dominent largement la compétition, remportant treize des quatorze éditions. En 1932, la France adopte le statut professionnel, ce qui pousse le HAC et le FC Rouen à ouvrir leur propre section professionnelle en 1933. Ils intègrent alors la deuxième division.
Dès la première saison, le HAC évolue dans la poule nord en compagnie de treize autres équipes, dont ses voisins rouennais. Pour renforcer l’effectif, le club recrute plusieurs joueurs étrangers, notamment les internationaux hongrois Shell et Calai, le Suisse Kuntzle et Frajt, en provenance du CA Paris. Malgré un match amical encourageant contre le Racing Club de France, la saison débute très mal. Après des défaites cinglantes face à Amiens SC, l’US Valenciennes-Anzin et surtout le Red Star Olympique qui l’emporte sept buts à un, le club occupe la dernière place du classement. Les critiques pleuvent sur des joueurs jugés trop payés.
Heureusement, une victoire face à l’US Suisse de Paris sur le score de 4-1 relance la dynamique. Un mois d’octobre réussi, marqué par des victoires contre le RC Strasbourg, le FC Mulhouse, le RC Calais et l’US Tourcoing, propulse le club à la cinquième place. Mais la fin de saison est plus décevante, même avec les renforts des Autrichiens Adamek et Szoldatics. Le HAC termine à la dixième place du championnat et subit une élimination prématurée en Coupe de France face aux amateurs du RC Arras. Néanmoins, il se permet d’empêcher son rival rouennais d’accéder à l’élite en décrochant un match nul trois buts partout lors de la dernière journée, ruinant ainsi leurs espoirs de montée.
Des ambitions freinées par des difficultés financières
Pour améliorer ses performances, le club doit recruter, mais les finances sont au plus bas. Jacques Paillette, trésorier du club, lance alors un comité de financement réunissant commerçants et sportifs pour récolter des fonds. L’opération est un succès, permettant l’arrivée de l’entraîneur écossais George McLaghlan, du milieu Schillemann en provenance de l’Olympique de Marseille et de l’avant-centre Specht.
Le HAC entame la saison suivante en fanfare et prend la tête du championnat après quatre journées grâce à des victoires contre le CA Paris et l’AS Saint-Étienne. Mais l’équipe fait ensuite preuve d’une grande irrégularité. Après une lourde défaite 5-1 contre Hispano-Bastidienne Bordeaux, elle est éliminée en Coupe de France par les amateurs de Raismes en 32e de finale. La suite du championnat est chaotique, avec des défaites écrasantes contre le SM Caen (6-2), l’US Valenciennes-Anzin (7-2) et le RC Calais (9-1), entrecoupées d’une victoire éclatante contre Hispano-Bastidienne Bordeaux (6-1). Finalement, le club termine à la dixième place, une performance très décevante qui entraîne une crise financière.
Le déficit de 80 000 francs force le président Albert Schadegg, en poste depuis 1905, à démissionner, suivi de Jacques Paillette. André Vassenet, dirigeant du club depuis quinze ans, prend les rênes et affiche son ambition de bâtir une grande équipe.
Un nouveau départ difficile
L’Anglais Burgess est nommé entraîneur et fait venir plusieurs joueurs britanniques, notamment Miller, Allen et Little Mac Pherson. Mais les résultats ne suivent pas. Il faut attendre la huitième journée pour voir le HAC décrocher sa première victoire contre l’OFC Charleville-Mézières (3-1). Le mécontentement des supporters monte, d’autant plus après une défaite face au FC Rouen (5-3) et une élimination en Coupe de France contre Bully. Burgess est alors remplacé en cours de saison par Krottenauer, un entraîneur d’Europe centrale.
Le recrutement de Fernand Pataa, capitaine de l’équipe de la Ligue d’Algérie et international militaire, apporte un nouveau souffle, mais le club termine à la seizième place. Il se maintient uniquement grâce au forfait du Sporting Club nîmois. En grande difficulté financière, le HAC demande à ses joueurs de baisser leur salaire.
Pour redresser la situation, le club fait appel à un entraîneur de classe internationale, l’Autrichien Josef Schneider. Parmi les nouveaux joueurs, le HAC recrute Lucien Jasseron, en provenance de la Joyeuseté d’Oran. Une erreur administrative manque de lui faire signer au RC Strasbourg, mais un télégramme est retrouvé in extremis avant d’être envoyé, permettant au club havrais de finaliser son arrivée. Malgré ces efforts, l’avenir du HAC dans le football professionnel reste incertain.
L’Âge d’Or et la Chute du HAC
Les Ciel et Marine retrouvent la première division en 1945, mais l’aventure tourne court avec une relégation en 1947. Pourtant, la décennie suivante leur permet de goûter au plus haut niveau. Le 23 avril 1950, alors qu’ils évoluent en deuxième division, ils enregistrent leur record d’affluence avec 24 961 spectateurs présents au stade de la Cavée Verte pour un match contre le Nîmes Olympique. Un an plus tard, lors de la saison 1950-1951, les Havrais signent leur meilleure performance en terminant à la troisième place du championnat de France.
Malgré une nouvelle relégation en 1954, le HAC connaît une saison 1958-1959 historique. Non seulement il remporte le championnat de deuxième division, mais il réalise surtout un exploit inédit : gagner la Coupe de France, devenant ainsi la première équipe à réussir ce doublé.
L’Expérience Européenne et la Dégringolade
Fort de son succès, le club participe en 1960-1961 et 1961-1962 à l’éphémère Coupe anglo-franco-écossaise. La première année, il affronte Bolton Wanderers et s’incline lourdement sur un score cumulé de 5-1. L’année suivante, il ne fait pas mieux face à Aberdeen, encaissant une défaite totale de 7-2.
Les années qui suivent sont catastrophiques. Entre 1962 et 1966, le club abandonne son statut professionnel et chute de la première division jusqu’en division d’honneur, le quatrième échelon national. Il lui faut attendre 1970 pour s’en extirper. En 1971, le HAC quitte son mythique stade de la Cavée Verte pour s’installer au Stade Jules-Deschaseaux.
Malgré les difficultés, le club parvient à rebondir. En 1979, il est sacré champion de troisième division Ouest. Avec l’arrivée de Jean-Pierre Hureau à la présidence, le HAC stabilise sa place en deuxième division, remet en place une section professionnelle en 1981 et retrouve l’élite en 1985. Après une relégation en 1988, il remonte à nouveau en 1991, confirmant sa capacité à toujours renaître de ses cendres.
L’Ascension et la Stabilité du HAC (1991-2000)
La saison 1991-1992 marque un tournant pour Le Havre AC avec l’arrivée de nombreux joueurs de talent lors du mercato, comme Ibrahim Ba, Teddy Bertin, Pierre Aubameyang, et Jean-Christophe Thouvenel. L’équipe, la plus âgée du championnat avec une moyenne d’âge de 29 ans, se distingue par une défense solide, ne concédant que 32 buts en Division 1. Grâce à cette défense robuste, le HAC occupe la troisième place à la mi-saison et termine finalement à la septième place du championnat, un classement qui n’avait pas été atteint depuis 1960. Ce fut une saison réussie malgré les attentes initiales.
Les saisons suivantes, cependant, sont moins brillantes. Le club termine à la quinzième place puis à la dix-septième, mais ces positions suffisent à garantir son maintien en D1. L’équipe voit l’émergence de jeunes talents comme Vikash Dhorasoo et Christophe Revault, issus de la formation du club. En 1994-1995, le début de la saison est difficile, mais une remontée impressionnante permet au club de terminer à la douzième place. Le HAC se distingue également en Coupe de la Ligue, atteignant les demi-finales, où il est éliminé par le futur vainqueur, le Paris Saint-Germain. La saison suivante est assez similaire, avec une treizième place en championnat et une élimination en quarts de finale de la même compétition.
L’été suivant, deux départs marquants ont lieu : Ibrahim Ba rejoint les Girondins de Bordeaux et Alain Caveglia part à l’Olympique Lyonnais. La saison 1996-1997 s’avère compliquée, d’autant plus que la D1 passe de 20 à 18 clubs, ce qui entraîne quatre descentes. Malgré cela, Le Havre reste efficace contre ses rivaux directs pour le maintien et termine finalement à la quatorzième place. Cependant, Vikash Dhorasoo annonce qu’il partira à Lyon à la fin de la saison, un transfert record de 28 millions de francs (7,5M€). Le club parvient à se maintenir en terminant dixième, bien que de nouveaux départs (comme Revault au PSG et Bertin à Marseille) laissent un vide dans l’effectif.
Des Moments Difficiles et le Changement de Direction
La saison 1998-1999 commence par un coup dur : la suspension de Cyrille Pouget, un des joueurs clés, pour six mois à cause d’un contrôle positif à la nandrolone. Cependant, Le Havre renforce son équipe avec l’arrivée de Milinko Pantić, meilleur buteur de la Ligue des champions en 1996-1997, et l’ascension des jeunes Souleymane Diawara et Jean-Michel Lesage. L’équipe lutte pour sa survie en D1, restant souvent dans les positions de relégable. Une fin de saison plus réussie permet néanmoins de se maintenir, grâce à une différence de buts favorable sur le FC Lorient.
L’année suivante, en 1999-2000, la situation devient plus compliquée. Le HAC lutte toute la saison pour éviter la relégation et subit une série de six défaites consécutives lors des six dernières journées, ce qui conduit à la descente en deuxième division. Le 13 mai 2000, après la défaite finale contre le FC Nantes, Jean-Pierre Hureau, président du club depuis 31 ans, annonce son départ. Il est remplacé par Jean-Pierre Louvel, marquant ainsi un tournant important dans l’histoire du club.
Une Montée et une Nouvelle Descente en Ligue 1
La première saison du Havre en D2 après sa relégation est modeste, le club finissant à la septième place. Toutefois, lors de la saison suivante, Le Havre fait forte impression. Emmené par des joueurs emblématiques tels qu’Alain Caveglia, Alexander Vencel, Jean-Michel Lesage, et Thomas Deniaud, le club réussit à se classer quatrième et parvient ainsi à remonter en Ligue 1, notamment grâce à l’extension de la première division à vingt clubs. Leur retour dans l’élite s’avère difficile, malgré un championnat honorable et un maintien qui semble à portée de main. Malheureusement, Le Havre enchaîne une série de huit défaites consécutives entre mars et mai 2003, ce qui les mène à une nouvelle descente en Ligue 2.
Nouvelle Descente et Reconquête de la Ligue 2
Le retour en Ligue 2 est marqué par plusieurs départs de joueurs clés : Florent Sinama-Pongolle, Souleymane Diawara, et Pascal Chimbonda quittent le club pour rejoindre des clubs de Ligue 1. Malgré cela, Le Havre termine septième au classement sous la direction de l’entraîneur Jean-François Domergue. En 2005, après une série de résultats décevants, Philippe Hinschberger remplace Domergue. Le Havre traverse alors une saison difficile, occupant la dernière place à sept matchs de la fin. Thierry Uvenard est nommé entraîneur pour assurer le maintien, ce qui est finalement réussi lors de l’avant-dernière journée de championnat. Uvenard poursuit avec l’équipe durant deux années, obtenant une septième place en 2006 puis une sixième place en 2007 en Ligue 2.
La Montée en 2008 et le Retour en Ligue 1
La saison 2007-2008 débute avec la nomination de Jean-Marc Nobilo en tant qu’entraîneur. Côté mercato, Le Havre perd plusieurs figures importantes, comme les buteurs Jean-Michel Lesage et Kandia Traoré, ainsi que les jeunes talents Didier Digard et Steve Mandanda. Toutefois, des renforts comme Abasse Ba, Nicolas Gillet, Christophe Revault, Nikola Nikezić, et Valéry Mezague viennent renforcer l’effectif. Porté par un Guillaume Hoarau en grande forme, avec 15 buts à la trêve hivernale, Le Havre passe la majorité de la saison en tête du classement. Le club valide sa remontée en Ligue 1 après un match nul face à Sedan, puis décroche le titre de Ligue 2 quelques semaines plus tard, devant le FC Nantes et Grenoble.
Une Nouvelle Descente en Ligue 2
De retour en Ligue 1, Le Havre doit absolument se maintenir après huit ans d’absence dans l’élite. Cependant, malgré des efforts, le club peine à se stabiliser. Après seulement trois victoires lors de la première moitié de la saison, Jean-Marc Nobilo est remplacé par Frédéric Hantz. Malheureusement, le sursaut espéré ne se produit pas et Le Havre termine dernier du championnat avec seulement 26 points, descendant à nouveau directement en Ligue 2.
L’Inauguration du Stade Océane et la Modernisation du Club
Le 12 juillet 2012 marque un tournant pour Le Havre avec l’inauguration de son nouveau stade, le Stade Océane. Ce stade moderne, dont le club est locataire via la société Océane Stadium, dispose de toutes les caractéristiques d’un stade de Ligue 1. Le lendemain, un nouveau logo est présenté, reprenant les couleurs historiques du HAC et intégrant la salamandre, symbole de la ville du Havre.
Changement de Direction et Ambitions de Montée
En juin 2015, un nouveau maillot est dévoilé, réintroduisant les éléments historiques qui avaient disparu en 2012, notamment le retour de la salamandre. Le club se sépare de son équipementier Nike pour produire ses maillots via sa propre marque, 1872. En juillet 2015, Vincent Volpe prend la présidence du club et s’entoure d’un conseil d’administration international pour moderniser la gestion du HAC. Sous cette nouvelle direction, l’objectif est clair : remonter en Ligue 1. Des joueurs d’expérience tels que Ghislain Gimbert, Mathieu Duhamel, Fabien Farnolle, Cédric Cambon, et Grégoire Puel rejoignent l’équipe pour renforcer le groupe.
Bob Bradley et la Quasi-Montée
Le 10 novembre 2015, Bob Bradley, entraîneur américain, devient le premier coach américain à diriger une équipe en France. Sous sa direction, le club frôle la montée en Ligue 1 lors de la dernière journée, terminant quatrième, à égalité de points avec le FC Metz, mais avec une moins bonne attaque (52 buts inscrits contre 54 pour Metz). Cette performance souligne la progression du club, mais il manque de peu l’objectif ultime.
2016-2020 : Recrutements, Évolution et Montée en Ligue 1
La saison 2016-2017 voit plusieurs changements au sein du club, notamment le départ du meilleur buteur Lys Mousset, transféré à Bournemouth. Le HAC renforce son équipe avec sept recrues, tout en continuant à miser sur sa jeunesse avec des contrats professionnels pour Rafik Guitane et Harold Moukoudi. En octobre 2016, après le départ de Bradley pour Swansea, Oswald Tanchot devient l’entraîneur. Malgré une saison 2016-2017 qui voit le club terminer 8e, les bases sont posées pour de futures ambitions.
La saison 2017-2018 commence bien, avec une première place occupée par Le Havre durant les premières journées. Cependant, une série de mauvais résultats fait chuter l’équipe à la 8e place. Toutefois, une belle remontée en fin de saison permet au club de se qualifier pour les barrages, mais ils sont éliminés par l’AC Ajaccio. Cette saison est marquée par l’inauguration du « 1872 Stadium Hotel » au sein du Stade Océane, un hôtel qui propose des chambres aménagées dans des loges.
2019-2021 : Périodes de Transition et Réorganisation
La saison 2019-2020 est marquée par la révélation de Tino Kadewere, auteur de 17 buts avant son transfert à l’Olympique Lyonnais pour 12 millions d’euros. Malheureusement, la saison est interrompue par la pandémie de Covid-19, Le Havre étant alors 6e. La saison 2020-2021 est plus compliquée sur le plan sportif, avec une 12e place à la mi-saison, mais aussi un défi économique dû à la crise sanitaire et aux problèmes financiers des diffuseurs télévisés. Le club se sépare de certains joueurs pour alléger sa masse salariale.
Vincent Volpe annonce fin avril 2021 son intention de quitter la présidence du club, en raison de l’échec de la remontée en Ligue 1 et des difficultés financières. Le club se prépare à un changement dans la gestion, avec des réductions de coûts et un focus sur les jeunes joueurs pour l’avenir. Cependant, l’équipe peine à se qualifier pour les barrages de Ligue 1, terminant 8e après une fin de saison difficile.
La Saison 2022-2023 et la Montée en Ligue 1
En vue de la saison 2022-2023, une réorganisation importante se met en place : Paul Le Guen est remplacé par Luka Elsner, avec Mathieu Bodmer nommé directeur sportif. Jean-Michel Roussier prend la présidence et Pierre Wantiez assure la transition avant de quitter le club. Malgré les départs de joueurs historiques comme Alexandre Bonnet et Jean-Pascal Fontaine, Le Havre bénéficie d’une défense solide, avec seulement 19 buts encaissés en Ligue 2, égalant le record du plus petit nombre de buts concédés dans l’histoire de la compétition. Grâce à cette performance exceptionnelle et à un collectif cohérent, Le Havre termine champion de Ligue 2 pour la sixième fois de son histoire, validant ainsi sa remontée en Ligue 1 pour la saison 2023-2024.
La saison 2023-2024 du Havre commence sous de bons auspices, avec un mercato estival particulièrement animé. Le club connaît plusieurs mouvements importants, tant au niveau des arrivées que des départs. Bien que l’objectif principal soit le maintien en Ligue 1, Le Havre fait preuve de solidité et se trouve en milieu de tableau à la mi-saison, ce qui représente une performance plutôt encourageante pour une équipe récemment promue.
Cependant, le mois de février s’avère être un tournant décisif dans la saison des Ciel et Marine. Le mercato d’hiver se caractérise par de nombreux départs, qu’ils soient définitifs ou en prêt, ainsi que par l’échec de l’arrivée de Malang Sarr, qui avait été pressenti pour renforcer la défense. À partir de ce moment, les résultats du club se retournent, avec une série de défaites qui vient perturber la dynamique positive de la première partie de saison. L’équipe est également éliminée en huitièmes de finale de la Coupe de France par le RC Strasbourg, ce qui vient ajouter à la frustration.
Sur la deuxième moitié de la saison, Le Havre ne parvient à remporter que trois matchs, mais l’objectif du maintien reste atteignable. Grâce à des performances suffisamment solides en début de saison, le club termine finalement à la 15e place, assurant ainsi son maintien en Ligue 1 pour une nouvelle saison.
En juin 2024, l’entraîneur Luka Elsner, après avoir dirigé l’équipe pendant plusieurs mois, décide de quitter le club et rejoint le Stade de Reims. Un tournant supplémentaire dans l’histoire récente du club.
Le 1er juillet 2024, c’est un visage familier qui prend la relève : Didier Digard, ancien joueur du club entre 2004 et 2007, est nommé nouvel entraîneur de l’équipe professionnelle. Sa nomination marque un nouveau chapitre pour Le Havre, avec l’espoir que son expérience de joueur et ses compétences de coach puissent guider le club vers un avenir plus stable en Ligue 1.
Malgré une saison 2023-2024 compliquée, Le Havre AC parvient à atteindre son objectif principal : se maintenir en Ligue 1. Avec la nomination de Didier Digard en 2024, le club espère amorcer un nouveau cycle et s’installer durablement dans l’élite du football français. L’avenir semble prometteur, avec une équipe dynamique et une solide structure en place pour affronter les défis à venir.