Que vous les appeliez lait de croissance ou plus justement lait artificiel ou encore plus globalement lait infantile il mérite un véritable moratoire selon une étude du British Medical Journal.
Tous ces laits promettent la même chose apporter un substitut équivalant au lait de la maman et promettent en plus de vous faciliter la vie sans parler des fausses autres promesses.
En France environ 70% des mamans allaitent pendant quelques semaines seulement alors même que l’OMS conseille au minimum 6 mois pour un allaitement au sein exclusif et sur un allaitement mixte de porter l’allaitement jusqu’à deux ans (lait maternel + lait infantile et diversification).
Le marketing des divers producteurs, laboratoires et des marques de lait vous vendent un monde de rêve où le lait en boîte serait donc équivalent et de qualité pour permettre le bon développement de votre bébé.
Le lait maternisé fini donc après quelques semaines par être consommé par la majorité des nourrissons en Amérique du Nord et en Europe, les ventes mondiales passant de 3,5 kg par enfant en 2005 à 7,4 kg en 2019.
D’autre part, l’industrialisation et le marketing agressif des produits de lait maternisé ont contribué à la normalisation culturelle de l’alimentation au lait maternisé dans de trop nombreux points du globes=.
Les laits infantiles ont un véritable impact sur la santé du nourrisson et présente divers risques sanitaires à court et à long terme : RGO (brûlures et remontées acides), les coliques, la constipation, des problèmes de développement, des diarrhées, même un risque accru de pneumonie.
L’étude
L’étude à comparer l’ensemble des tests cliniques sur la plateforme internationale des registres d’essais cliniques, ainsi que le statut d’enregistrement de tous les essais publiés depuis le 1er janvier 2006 donc sur une période conséquente et portant sur 307 essais publiés depuis 2006 et l’évaluation de 125 essais publiés depuis 2015.
Un manque de clarté dès le départ
L’objectif principal des essais était clair dans 63 % des cas seulement et 9 % disposaient de protocoles préalables dont les 3/4 avaient un objectif d’étude et un résultat principal clairs.
Des biais important
Sur la période 2015 et 2020, alors que 42 % des essais présentaient une analyse positive des résultats initiaux, 69 % auteurs en rendaient une interprétation positive et au final 92 % des conclusions étaient positives dans les résumés d’études.
Le risque de biais est présent dans 80% des études et les méthodes sont à analyser de plus prêt pour voir rapidement l‘exclusion de participants sans raison (10% quand même), manque de résultats sur certaines données avec grande chance que cela implique certainement un manque de réalité de la valeur réelle de ceux-ci.
Dans 66 % des cas il existe un caractère sélectif des rapports en raison de l’absence d’enregistrement prospectif des essais, de la multiplicité des résultats primaires ou des méthodes d’évaluation, ou du caractère incomplet des rapports.
Un conflit d’intérêts dans quasiment 80% des études
6% des essais publiés entre 2015 et 2020 n’avaient même pas de source de financement. Cent sept des 117 essais ont déclaré des sources de financement par l’industrie du lait maternisé sur 125.
Dans 26 % des cas l’industrie du lait maternisé n’indiquait même pas participer à l’analyse statistique ou à la rédaction du rapport d’essai.
Les conflits d’intérêts des auteurs liés à l’industrie des laits infantiles ont été signalés dans 87 des 112 essais donc dans 78 % des cas.
Violation des règles et entrave à l’allaitement maternel
En fournissant gratuitement du lait maternisé aux participants à l’essai, le Code international de commercialisation des substituts du lait maternel semble avoir été violé dans 87 % des cas et les nourrissons étaient pourtant susceptibles de recevoir du lait maternel au moment de l’inscription donc sans besoin en lait de croissance.
Dans l’ensemble, l’étude du BMJ (British Medical Journal) montre que 12 % des essais présentaient un faible risque de compromettre l’allaitement, 36 % un risque élevé et 52 % quelques inquiétudes.
Conclusion :
Les auteurs de l’étude expliquent que les essais sur les laits de croissances, les fameux laits infantiles substituts au lait maternel comportent trop de lacunes pour être considérés comme fiables, que les tests comportent trop de biais pour être concluant, que les auteurs ont trop de conflits d’intérêts pour être impartiaux et sont fortement tentés de retenir ce qui les arrange du fait même du manque de clarté à la base de l’essai et son objet de tests même.
« Ceci révèle un manque généralisé de transparence et des rapports sélectifs entre et au sein des essais. L’utilisation croissante du lait maternisé au cours d’une période de développement critique souligne la nécessité d’une rigueur scientifique dans la recherche clinique. Nos résultats suggèrent que des données scientifiques peu rigoureuses et des rapports sélectifs ont faussé les essais récents sur le lait maternisé. »
Ses études jamais indépendantes, avec un manque de transparence, parfois même allant contre la déontologie (risque pour l’allaitement, participants évincés…) sont toujours favorables et permettent aux industriels et laboratoires de continuer le marketing agressif sur le lait infantile et les supposés bienfaits du lait lyophilisé et de tous ces laits en boîte.
« changer de manière conséquente la façon dont les essais (…) sont menés et font ensuite l’objet de publications et éviter que les consommateurs ne subissent des informations trompeuses »
Il est donc important de rappeler l’importance d’avoir un bon accompagnement à l’allaitement et si possible lorsque vous n’avez pas accès à une sage femme et ses conseils ou à l’aide des auxiliaires de puériculture à la maternité et que vous souhaitez un accompagnement de passer par une accompagnante périnatale.