Le Racing Club de Lens, fondé en 1906, a connu de nombreux rebondissements au fil des décennies, traversant des périodes difficiles avant de connaître des réussites notables. De ses premières victoires en Ligue 1 à ses exploits en Coupe d’Europe, le club a su surmonter les obstacles, notamment financiers, pour redevenir un acteur majeur du football français.
RC Lens : Plus d’un siècle de passion et de succès
Fondé en 1906, le Racing Club de Lens, plus communément appelé RC Lens, est un pilier du football français. Depuis ses débuts modestes, le club a évolué pour devenir une force majeure, couronnée par des succès nationaux et européens.
Une histoire riche
Initialement nommé Racing Club lensois, le club adopte son appellation actuelle en 1969. Le RC Lens affiche un palmarès impressionnant, avec deux titres majeurs : le championnat de France en 1998 et la Coupe de la Ligue en 1999. Sur la scène européenne, Lens a brillé en Ligue des Champions lors des saisons 1998-1999, 2002-2003, et 2023-2024. Le club a également atteint les demi-finales de la Coupe de l’UEFA en 2000 et a remporté la Coupe Intertoto en 2005.
Un club au cœur de la région
Depuis 1934, Lens a un statut professionnel, à l’exception d’une courte période amateur entre 1969 et 1970, due à des difficultés financières liées à la crise dans l’industrie minière. La rivalité historique avec le LOSC Lille anime les supporters lors des célèbres derbys du Nord.
Le Stade Bollaert-Delelis : Une institution
Le RC Lens évolue au Stade Bollaert-Delelis, un lieu emblématique construit en 1929 grâce à la Compagnie des Mines de Lens. Ce stade est le théâtre des exploits du club, notamment en Ligue 1 où il joue actuellement.
Des racines ouvrières
Le club trouve ses origines en 1905, lorsqu’un patron de café propose de créer une équipe après avoir assisté à des matchs de lycéens. Rapidement, le RC Lens devient une fierté locale, incarnant l’esprit de la communauté ouvrière de Lens, particulièrement attachée à l’industrie minière.
Des couleurs symboliques
Les premières couleurs du club, vert et noir, rendaient hommage à la place Verte et au charbon. Plus tard, en 1924, les rayures rouges et jaunes du maillot ont été adoptées, symbolisant l’héritage espagnol de la région.
Une renaissance après la guerre
Après la Première Guerre mondiale, le club renaît grâce au soutien du Comité de secours américain. Avec des joueurs venant des mines locales et des immigrants, le RC Lens reprend les compétitions officielles en 1922, marquant le début d’une nouvelle ère.
RC Lens : De l’incertitude à la gloire
Après une période de doute, le RC Lens est admis en deuxième division en 1934, inaugurant le Stade Félix Bollaert cette même année. Ce stade, nommé en hommage au président du Conseil d’Administration des mines de Lens, devient un symbole du club.
Montée en puissance
Sous l’impulsion de recrues étrangères comme le Hongrois Ladislas Smid et l’Autrichien Anton Marek, Lens progresse rapidement. En 1937, le club est sacré champion de deuxième division et promu en première division, où il se maintient jusqu’à l’interruption due à la Seconde Guerre mondiale.
Succès en temps de guerre
Pendant la guerre, Lens remporte plusieurs titres dans la zone interdite, incluant des victoires en championnat et en Coupe de France de zone. Le club établit un record impressionnant avec une victoire 32-0 en Coupe de France.
L’après-guerre et les défis
Après la guerre, Lens subit les conséquences de la nationalisation des houillères, avec un budget réduit. Relégué en deuxième division en 1947, le club atteint néanmoins la finale de la Coupe de France l’année suivante, perdant de justesse contre le LOSC.
Années de gloire et déclin
Dans les années 1950, Lens brille en championnat, terminant vice-champion en 1956 et 1957. Avec des joueurs talentueux comme Maryan Wisniewski et Ahmed Oudjani, le club se fait un nom. Cependant, les années 1960 marquent un déclin, avec une descente en deuxième division en 1968 et l’abandon du professionnalisme en 1969.
Le RC Lens : Renaissance et défis des années 1970-1980
Après une période de turbulence, le RC Lens renoue avec la deuxième division en 1971 grâce au soutien du maire André Delelis et à une solide performance en championnat. Avec des recrues polonaises comme Eugeniusz Faber, le club atteint les demi-finales de la Coupe de France en 1972 et devient champion de deuxième division en 1973.
Parcours européen et finales domestiques
En 1975, Lens dispute sa deuxième finale de Coupe de France, s’inclinant face à l’AS Saint-Étienne. Qualifié pour la Coupe des Coupes, le club fait ses débuts européens mais est éliminé en huitièmes de finale par le FC La Haye. L’année suivante, Lens termine deuxième de Ligue 1, se qualifiant pour la Coupe de l’UEFA où il bat la Lazio Rome avant d’être stoppé par le FC Magdebourg.
Une relégation et un retour rapide
Relégué en 1978, le club revient en Ligue 1 l’année suivante grâce à une victoire en barrage contre le Paris FC. Sous l’entraîneur Gérard Houllier, Lens atteint les demi-finales de la Coupe de France en 1981 et se classe quatrième en championnat en 1983, participant à nouveau à la Coupe de l’UEFA.
Déclin et changement de leadership
Après des hauts et des bas, le club est confronté à des problèmes financiers, contraint de vendre ses meilleurs joueurs. La saison 1988-1989 commence mal avec une dernière place au classement. Jean Honvault démissionne, et Gervais Martel prend les rênes du club, amorçant une nouvelle ère.
Le RC Lens, entre exploits européens et défis domestiques, reste un acteur majeur du football français, soutenu par une ferveur populaire indéfectible.
La fin des années 1980 : Une période de turbulences pour le RC Lens
La fin des années 1980 est marquée par une crise financière et sportive au RC Lens. Les départs de grands noms et la succession d’entraîneurs sans résultats probants précipitent le club dans une spirale négative. En août 1988, alors que Lens occupe la dernière place en Division 1, le président Jean Honvault démissionne, ouvrant la voie à une nouvelle ère.
L’Avènement de Gervais Martel
Le 24 août 1988, Gervais Martel, un jeune chef d’entreprise de 33 ans, prend les commandes du club. Sous sa direction, Lens traverse deux saisons en Division 2 avant de retrouver l’élite, grâce aux rétrogradations administratives de Nice et Bordeaux. Martel mise sur les jeunes talents issus du centre de formation, comme Éric Sikora et Jean-Guy Wallemme, tout en recrutant des joueurs expérimentés tels que Bernard Lama et Roger Boli.
Un retour progressif
Le club progresse lentement mais sûrement, atteignant la demi-finale de la Coupe de France en 1994 et se classant cinquième en championnat en 1995 et 1996, ce qui lui permet de retrouver la Coupe de l’UEFA. Cependant, Lens connaît une nouvelle baisse de régime avant que Roger Lemerre ne nomme Daniel Leclercq comme adjoint en 1997. Sous leur direction, le club parvient à maintenir sa place en Division 1.
La saison 1997-1998 : L’année de la consécration pour le RC Lens
Après une saison 1996-1997 décevante, le RC Lens entreprend des ajustements significatifs pour retrouver le chemin du succès. Le stade Félix Bollaert est rénové en vue de la Coupe du Monde 1998, et Daniel Leclercq est promu entraîneur principal. Il recrute Stéphane Ziani et Anton Drobnjak pour insuffler une nouvelle dynamique à l’équipe.
Un parcours remarquable
La saison 1997-1998 marque un tournant pour le club. Lens atteint la finale de la Coupe de France et la demi-finale de la Coupe de la Ligue, bien que les deux soient perdues face au Paris Saint-Germain. Malgré ces défaites, l’équipe ne se laisse pas abattre et domine le championnat de France.
Le 9 mai 1998, Lens termine la saison par un match nul à Auxerre, remportant ainsi son premier titre de champion de France grâce à un goal-average favorable par rapport au FC Metz. Les deux clubs terminent avec 68 points, mais c’est Lens qui soulève le trophée.
Une célébration mémorable
La nuit du 9 au 10 mai 1998, les joueurs lensois sont accueillis en héros par plus de 30 000 supporters au stade Félix Bollaert, célébrant ce moment historique pour le club.
L’Exploit européen et la coupe de la Ligue
Ce titre ouvre les portes de la Ligue des champions au RC Lens. Lors de cette première participation, le club affronte le Dinamo Kiev, le Panathinaïkos, et Arsenal. Le 25 novembre 1998, Lens réalise un exploit en battant Arsenal 1-0 à Wembley, devenant le seul club français à s’imposer dans l’ancienne enceinte londonienne.
La saison se conclut en apothéose avec la victoire en Coupe de la Ligue face au FC Metz, grâce à un but de Daniel Moreira, offrant à Lens un deuxième trophée majeur en une année historique.
2007-2008 : Une saison de transition et de déception
En 2007, Guy Roux est nommé entraîneur, mais après seulement cinq journées, il démissionne. Jean-Pierre Papin prend la relève, soutenu par Daniel Leclercq en tant que directeur technique. Lens atteint la finale de la Coupe de la Ligue mais s’incline 2-1 face au Paris Saint-Germain. La saison se termine sur une note amère avec la relégation du club en Ligue 2 après un nul contre les Girondins de Bordeaux lors de la dernière journée.
2008-2011 : Montée et nouvelle relégation
Jean-Guy Wallemme est nommé entraîneur et conduit le club à remporter le championnat de Ligue 2 en 2008-2009. De retour en Ligue 1, Lens termine à une respectable onzième place lors de la saison 2009-2010. Cependant, la saison suivante est difficile, et en 2010-2011, Lens subit une deuxième relégation en trois ans, replongeant en Ligue 2.
2011-2012 : Des difficultés financières et sportives
De retour en Ligue 2, le RC Lens est confronté à d’importantes difficultés financières. Gervais Martel, le président emblématique du club, décide de céder une partie de ses parts au Crédit Agricole pour stabiliser les finances. Cependant, la saison 2011-2012 est un véritable calvaire sur le plan sportif. Le maintien en Ligue 2 n’est assuré que lors de la dernière journée, illustrant les profondes difficultés du club.
2012 : Luc Dayan à la présidence
Face à la situation critique, le Crédit Agricole décide d’écarter Gervais Martel et nomme Luc Dayan à la présidence du club. Sa mission principale est de remettre le RC Lens sur les rails, tant sur le plan financier que sportif. Cependant, la tâche s’annonce difficile dans un contexte de crise persistante.
2013 : L’Espoir d’un nouveau départ avec Hafiz Mammadov
En 2013, un vent d’espoir souffle sur le RC Lens. Gervais Martel réussit à convaincre le Crédit Agricole de vendre le club à Hafiz Mammadov, un investisseur azerbaïdjanais. Grâce à cet apport financier, le club renoue avec des ambitions plus élevées. Antoine Kombouaré est nommé entraîneur et parvient à conduire l’équipe à une montée en Ligue 1 à l’issue de la saison 2013-2014, ravivant les espoirs des supporters.
2014-2015 : La désillusion et la relégation
Malheureusement, les problèmes refont surface dès l’entame de la saison 2014-2015. Les fonds promis par Hafiz Mammadov ne sont pas versés au club, plongeant de nouveau Lens dans une situation financière délicate. En outre, le RC Lens est contraint de jouer ses matchs à domicile au stade de la Licorne à Amiens, en raison des travaux de rénovation du stade Bollaert-Delelis pour l’Euro 2016.
L’interdiction de recrutement, combinée à des moyens limités, rend la saison très difficile. Malgré les efforts, la relégation en Ligue 2 est inévitable à l’issue de la saison. Cette période, marquée par des espoirs déçus et des défis financiers, souligne la résilience du club face à l’adversité.
2017 : Un nouveau départ sous l’égide de Solférino et l’Atlético Madrid
Après le fiasco de l’ère Hafiz Mammadov, le RC Lens change une nouvelle fois de main. Le tribunal de commerce de Paris cède le club à un consortium luxembourgeois, Solférino, qui détient 65,4% des parts, et à l’Atlético Madrid, qui possède les 34,6% restants. Solférino est majoritairement détenue par J4A Holdings II SARL, propriété de Joseph Oughourlian, fondateur du fonds d’investissement Amber Capital. Ignacio Aguillo, responsable du développement international de l’Atlético Madrid, joue également un rôle clé avec 8,9% du capital.
2017-2018 : Des débuts difficiles et une stabilisation
La saison 2017-2018 débute de manière catastrophique, avec sept défaites consécutives, ce qui entraîne le départ de l’entraîneur Alain Casanova. Éric Sikora, ancien joueur du club, est appelé à la rescousse. Sous sa direction, le club parvient à se stabiliser et termine à la 14e place, évitant la relégation en National.
2018 : La fin de l’ère Gervais Martel
Le 16 juin 2018 marque un tournant important pour le club, avec le départ définitif de Gervais Martel, qui quitte toute fonction au RC Lens. Joseph Oughourlian prend les rênes en tant que président, signifiant un nouveau départ pour le club sous cette nouvelle gouvernance.
2018-2019 : Une saison de play-offs décevante
Philippe Montanier est nommé entraîneur avec pour objectif de ramener Lens en Ligue 1 d’ici deux saisons. La saison 2018-2019 voit le club réaliser une bonne performance, se qualifiant pour les play-offs grâce à une cinquième place en championnat.
Lors des play-offs, Lens affronte le Paris FC et s’impose après une séance de tirs au but tendue (1-1, 5-4). Le match suivant contre Troyes est remporté en prolongations sur un score de 2-1, ce qui propulse Lens en barrage d’accession en Ligue 1 face au Dijon FCO.
Malheureusement, après un match nul à domicile lors de la rencontre aller, Lens est battu au match retour à Dijon, manquant ainsi l’accession tant espérée à l’élite. Cette défaite signifie une cinquième saison consécutive en Ligue 2, prolongeant l’attente des supporters lensois pour un retour en Ligue 1.
2019-2020 : La promotion en Ligue 1 en pleine pandémie
La saison 2019-2020 débute sous les meilleurs auspices pour le RC Lens, qui se positionne rapidement comme l’un des favoris pour la montée. Champion d’automne à la fin de 2019, le club connaît cependant une baisse de régime en début d’année 2020, entraînant le remplacement de Philippe Montanier par Franck Haise. La pandémie de Covid-19 met brutalement fin à la saison, avec la Ligue de Football Professionnel (LFP) décidant de figer les classements. Lens, alors deuxième de Ligue 2, est promu en Ligue 1 pour la saison 2020-2021.
2020-2021 : Une saison prometteuse en Ligue 1
De retour dans l’élite, le RC Lens réalise une saison impressionnante, se classant septième avec 57 points, manquant de peu la qualification en Ligue Europa Conférence. Cette performance marque un retour réussi dans la compétition de haut niveau, établissant des bases solides pour les saisons suivantes.
2021-2022 : Confirmation et stabilité
La saison 2021-2022 voit Lens s’installer parmi les équipes de tête du championnat, occupant même la deuxième place après neuf journées. Le club termine à nouveau septième avec 62 points, confirmant sa place parmi les clubs compétitifs de Ligue 1.
2022-2023 : Une saison historique et qualification en Ligue des Champions
Lens réalise une saison exceptionnelle en 2022-2023, notamment marquée par une victoire mémorable contre le Paris Saint-Germain (3-1) le 1er janvier 2023. Le club enchaîne les victoires à domicile et termine la phase aller en deuxième position. Le 6 mai 2023, une victoire cruciale contre l’OM (2-1) assure à Lens une place sur le podium, et les victoires suivantes scellent leur qualification directe pour la Ligue des Champions. Le club termine vice-champion de France avec un record de 84 points.
2023-2024 : Un Retour en Ligue des Champions
Lens fait son retour en Ligue des Champions après 21 ans, se retrouvant dans un groupe relevé avec Arsenal, le PSV Eindhoven, et le Séville FC. Le club crée l’exploit en battant Arsenal 2-1 à domicile, mais subit une lourde défaite 6-0 lors du match retour à l’Emirates Stadium. Malgré cela, Lens termine à une honorable troisième place du groupe, se qualifiant pour la Ligue Europa.
Le parcours européen se poursuit en Ligue Europa, mais Lens est éliminé en barrages par le SC Fribourg après une confrontation serrée.
Aujourd’hui, le RC Lens est un club solide qui a trouvé son statut de prétendant aux places européennes. Grâce à une gestion ambitieuse et une équipe compétitive, il continue de viser haut et d’offrir à ses supporters de grandes performances sur la scène nationale et internationale.