Le Poids du Silence : La Diffusion des Productions Israéliennes sur Netflix et Autres Plateformes en Standby
Le monde du streaming reconnaît aujourd’hui une attente inhabituelle et significative. Depuis le 7 octobre, une forme de pause s’est installée, touchant la diffusion de nouvelles séries télévisées en provenance d’Israël. Des géants comme Netflix, ayant promu des succès comme les quatre saisons du thriller « Fauda », semblent temporiser bien que ces œuvres soient déjà dans leur escarcelle.
Un arrêt non annoncé et ses conséquences
D’après des propos recueillis le 25 janvier lors d’un entretien médiatique, Idan Amedi, acteur phare de la série « Fauda » ayant subi de graves blessures à Gaza, indiquait que l’équipe était en train de réajuster le script à l’aune des événements récents. Néanmoins, la production achevée ne garantit pas une présentation dans les immenses vitrines que sont les plateformes de SVOD américaines, voire françaises.
Depuis le début du conflit entre le Hamas et Israël, les diffuseurs de contenu audiovisuel américains font preuve de réserve quant à la livraison de productions israéliennes pourtant commandées. Cette situation, qui évoque un boycott sous-jacent, remet en question les projets à venir pour les producteurs israéliens qui s’appuient sur le marché international pour équilibrer leurs budgets.
Répercussions sur le soft power israélien
L’industrie du divertissement se retrouve confrontée à une suspension implicite. Des titres comme « Fauda » se voient privés de la certitude d’une diffusion sur des canaux comme Apple TV + et Netflix qui ont récemment marqué une pause dans leurs engagements. Même des séries telles que « When Heroes Fly », acclamées sur la chaîne israélienne Hot Cable, sont en attente de confirmation pour leur présentation au-delà des frontières d’Israël.
Des choix éditoriaux stratégiques
Chez France Télévisions, on envisage de nouvelles stratégies éditoriales. Manuel Alduy, à la tête de la direction du cinéma et des séries internationales, confirme : « Nous avons opté pour un développement de projets avec des réalisateurs et producteurs israéliens, à l’instar de la collaboration avec Assaf Bernstein sur la série ‘The Collective’ ». Cette approche suggère une démarche d’innovation, avec la coproduction de nouvelles séries mixant action, espionnage et drame, rompant ainsi avec la diffusion traditionnelle.
Le cas de la production « Kidon », menée en compagnie de la société israélienne Blackpills et relatant une saga d’agents du Mossad, illustre cette mutation. Pilotée par Philippe Haïm, elle s’annonce pour diffusion sur la chaîne israélienne Keshet, marquant ainsi un nouveau chapitre dans les relations franco-israéliennes du petit écran.
L’enjeu des futures productions
Producteurs et diffuseurs israéliens se préparent à naviguer dans ces eaux incertaines où le contenu israélien fait l’objet de débats animés. Les distributeurs français tels que Canal+ et Arte, qui ont déjà exploré des territoires similaires en diffusant des œuvres telles que « Hatufim » et « Manayek », s’interrogent également face à cette vague de prudence émergente.
Une problématique de portée globale
Cette tendance à la réserve vis-à-vis du contenu israélien dans l’industrie mondiale du divertissement suggère un boycott implicite qui pèse lourdement sur les décisions futures des côtés créatif et financier. Une question demeure : à quel point les productions culturelles peuvent-elles transcender les barrières géopolitiques et les sentiments d’opposition qui façonnent notre époque ?
Alors que les comparaisons avec d’autres conflits comme celui en Ukraine permettent de souligner les subtilités politiques des marchés internationaux, France Télévisions se veut rassurant sur sa ligne éditoriale, adaptant ses programmes uniquement si les risques liés à l’actualité ou à l’opinion publique l’exigent.